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Un triste Wimbledon pour les Belges

Outre le fait que je me suis royalement planté au niveau de mes étoiles féminines, je vais tirer quelques enseignements belges de ce tournoi de Wimbledon.

Il est un fait qui ne trompe pas: quand les médias s’intéressent autant aux doubles, c’est que les résultats en simple ne suivent pas. On peut évidemment se réjouir de la finale en double mixte de Joran Vliegen mais il faut aussi remettre cette discipline à sa place réelle car elle ne se joue qu’en Grand Chelem et dans des compétitions mixtes assez rares comme par exemple la Hopman Cup qui se déroule fin de semaine.

Que l’on me comprenne bien: Joran a bien raison de jouer ce tableau et son résultat mérite d’être mentionné et même souligné mais cette finale ne peut pas occulter les autres résultats.

Pas plus, d’ailleurs, que la tout aussi méritoire finale d’Elise Mertens en doubles dames. Elise confirmant que, quelle que soit sa partenaire, elle est l’une des meilleures spécialistes de double.

Certains avancent qu’elle devrait faire comme Sabalenka et se consacrer exclusivement aux simples. Je ne partage pas cet avis (et Elise non plus d’ailleurs) car je pense qu’elle a besoin de s’amuser sur le court, ce qu’elle fait mieux en double qu’en simple.

Ces deux finales constituent donc une (belle) consolation d’un tournoi relativement décevant côté belge.

Les seules réelles satisfactions ont en réalité été enregistrées en qualifications qui ont vu trois Belges s’en extirper.

En grande forme depuis quelques mois, Yanina Wickmayer poursuit sa remontée vers le Top 100 et poursuit donc son rêve olympique. Elle a certes été battue d’entrée dans le main draw mais ses trois succès en qualifs démontrent qu’elle est plus que sur la bonne voie.

Elle aussi plutôt en bonne forme, Greet Minnen a elle aussi remporté ses trois matches de qualifs mais n’a, hélas!, rien pu faire face à Jelena Ostapenko.

La plus grosse satisfaction est cependant venue de la raquette de Kimmer Coppejans. Lequel, contre toute attente – dont la sienne – a réussi à se sortir des qualifications et à faire souffrir Alex De Minaur, 16e mondial, qui ne l’a battu qu’en quatre sets très serrés. Boosté à bloc par ce résultat, celui qui est ce lundi le deuxième joueur belge, doit continuer à croire en sa capacité de retrouver le Top 100.

Kimmer était cependant le seul des 5 belges engagés dans les qualifs masculines à s’en être sorti. Joris De Loore y a été éliminé d’entrée, Raphael Collignon et Gauthier Onclin ont été battus au deuxième tour. Quant à Zizou Bergs, il a été battu par… Kimmer Coppejans.

Autant dire qu’il s’agissait pour lui d’une grosse désillusion car la plupart des observateurs le donnaient vainqueur. Heureusement, Zizou est en train de d’oublier cette déception du côté de Gstaad où il s’est joliment sorti des qualifs avant de prendre la mesure du 60e mondial, Laslo Djere au premier tour de cet ATP 250.

L’autre représentant belge dans le tableau final de Wimbledon était évidemment David Goffin, récipiendaire d’une invitation.

Il aurait d’abord dû jouer contre Nick Kyrgios mais le fantasque Australien s’est retiré du tournoi quelques heures seulement avant le premier tour.

David aurait pu tergiverser en devenant favori plutôt qu’outsider mais il n’en a rien été. Il a battu relativement facilement Fabian Marozan et, ensuite, Marcelo Tomas Barrios Vera. Deux fois en quatre sets, les pertes du deuxième pouvaient cependant être analysées de manière négative car, en Grand Chelem, le fait de desserrer l’emprise peut être compensé face à des joueurs ‘moyens’ mais certainement pas face à des ténors.

Face à Andrey Rublev, David a ainsi mené 4-1 avec deux breaks avant de lâcher complètement prise et s’incliner en quatre manches.

J’ai lu un peu partout que le premier Belge avait livré un beau match et qu’il avait fait jeu égal avec le 7e mondial…

Ce qui m’étonne, dans ce genre de commentaires, c’est qu’ils sont récurrents. Hors, on sait tous que David Goffin joue bien au tennis. Mais, bien jouer au tennis ne suffit pas. Il faut être capable de bien jouer – voire même mieux jouer – quand la victoire s’approche. Et c’est là que le bât blesse chez David.

Il a mené 4-1 face à Rublev et a perdu. Il a été battu en cinq sets au premier tour de Roland Garros face à Hurkacz. Il a été battu en 3 sets serrés face à Shang à Ilkley. Il a été battu de justesse contre Zverev à Rome.

Donc, le tennis de David n’est évidemment pas en cause. Par contre, il est nécessaire d’aligner les matches et, à un moment – il faut l’espérer – une victoire obtenue dans la difficulté face à un Top 20 constituera sans doute un déclic.

En ce sens, j’aurais préféré qu’il fasse l’impasse sur la Hopman Cup et qu’il joue un ATP 250 mais je sais aussi qu’être tennisman constitue un métier et que la Hopman Cup est particulièrement rentable.

Côté féminin, le bilan est assez léger avec quatre défaites au premier tour. Pour Minnen, Wickmayer et Zanevska, ces défaites ne sont pas des contre-performances. Par contre, et elle le reconnaissait elle-même, la déroute d’Ysaline Bonaventure face à Bai est bien plus problématique. Pas au niveau tennistique mais bien pour la Stavelotaine qui traverse très clairement une période de doutes importante. Elle se laisse d’ailleurs le mois de juillet pour décider de la suite qu’elle donnera – ou pas – à sa carrière. Pour Maryna Zanevska, c’est le corps qui semble la lâcher. Elle devrait, elle aussi, prendre une décision rapide…

Kirsten Flipkens a quant à elle disputé à Wimbledon le tout dernier match de son incroyable carrière (j’y reviendrai).

Bref, les défaites de nos joueuses, le retrait définitif de Kirsten et les doutes énormes qui rongent Ysaline et Maryna ne peuvent que m’obliger à écrire que ce tournoi de Wimbledon est loin d’avoir été très positif pour les dames.

Ajoutez à cela l’élimination dès le deuxième tour d’Elise Mertens (mais face à une incroyable Svitolina), les défaites initiales en simple et double de Joachim Gérard et l’absence de juniors dans les tableaux et vous conviendrez avec moi que ce troisième Grand Chelem de la saison est à oublier au plus vite.

C’est quand, encore, l’US Open?