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Ne boudons pas notre plaisir!

Oui, bien entendu que ce Wimbledon est un Grand Chelem particulier.

Et bien entendu qu’il ne rapporte pas de points ATP ou WTA.

De l’avis de beaucoup d’observateurs et de joueurs, l’ambiance y est tout à fait particulière avec, semble-t-il, moins de tension.

J’écris « semble–il » parce que si on en croit le match Kyrgios-Tsitsipas et la réaction de Nadal, cette moindre tension n’est pas parfaitement palpable.

Si j’ai écrit ici-même quelques jours avant le début du tournoi qu’il s’agissait de la plus grande exhibition du monde, je ne suis pas assez pragmatique pour ne pas me réjouir du parcours de David Goffin.

Comme l’écrivait fort justement un internaute sur ma page Facebook, on ne se souvient pas de Justine Henin parce qu’elle a gagné autant de points WTA lors de ses succès en Grand Chelem. Ni de Xavier Malisse parce qu’il a remporté autant de points ATP en 2002 lors de sa formidable demi-finale de … Wimbledon.

Non, en tennis, ce qui fait la renommée c’est avant toutes choses les bons résultats en Grand Chelem, puis au Masters (et encore), le nombre de titres sur le circuit et ensuite le meilleur classement obtenu.

En se hissant pour la quatrième fois de sa carrière en quart de finale d’un Grand Chelem, David écrit une nouvelle superbe page de sa propre histoire mais, aussi, du tennis belge.

Et s’il parvenait à aller en demi – ce qui est tout à fait possible – il rejoindrait Filip Dewulf et Xavier Malisse, les deux seuls joueurs belges à avoir disputé une demi-finale de Grand Chelem en simple pendant l’ère Open (Brichant à été en demi à Roland Garros en 1958)

Et c’est précisément ce dont il a besoin pour que les tristes sires arrêtent de dire : « ok, il est bon mais il lui manque quand même une grande performance... »

Alors que, d’ores et déjà, David présente les caractéristiques suivantes:

il a été 7ème mondial, meilleur classement belge masculin, troisième meilleur classement belge mixte (seules Kim et Justine ont fait mieux)

Il a été en finale du Masters, ce qu’aucun joueur belge masculin n’a fait avant lui. Seules Justine et Kim ont fait mieux en gagnant le Masters.

Il a remporté 6 tournois sur le circuit, ce qui est le record masculin belge de l’ère open (1968)

Et, donc, pour l’heure, il s’est hissé à quatre reprises en quart de finale, record masculin belge également de l’ère open (Brichant a été quatre fois en quart à Roland)

Qui plus est, si les résultats obtenus à Londres sont probants, la faconde même de David Goffin fait énormément plaisir. On l’a vu conquérant, concentré, motivé et réussissant à renverser des situations compromises.

Donc, voilà, je ne boude pas mon plaisir et j’espère en prendre encore beaucoup ce mardi lorsqu’il affrontera Cameron Norrie dans une ambiance qui pourrait bien être de folie.