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La ‘chance’ de l’Ouzbékistan est passée

Autant, samedi matin, je n’étais pas serein comme je l’avais laissé entendre dans mon post. Autant, ce dimanche, le doute a disparu.

7-5 5-5 0-30 sur le service de Joris De Loore. Ce dernier avait mené 7-5 5-2 face à Serguey Fomin et jouait proprement. A ce moment, l’Ouzbek a profité d’un petit relâchement pour revenir à 5-5 et, je l’ai dit, pour mener 0-30 sur le service du Belge.

C’était chaud et tendu car de la victoire de Joris dépendait la survie de l’équipe belge;

C’est de ce 0-30 effacé par De Loore qui s’est ensuite imposé dans le tie-break de la deuxième manche que mes craintes pour le score final de cette rencontre ont disparu. L’équipe d’Ouzbékistan a eu, à ce moment, une possibilité de mettre KO l’équipe belge. Elle ne l’a pas fait et, à mon sens, cette opportunité ne se représentera pas.

Petit flash back tout de même avant d’en venir aux rencontres de ce dimanche.

En premier match, Kimmer Coppejans était donc opposé à Khumoyun Sultanov.

Le joueur ouzbek est aussi inconnu qu’il a été malin comme un signe lors de duel inaugural.

Je ne sais pas si c’est son capitaine Istomin ou quiconque d’autre qui lui a dicté son plan tactique. Je ne sais pas non plus – pour ne l’avoir jamais vu jouer en match officiel avant cette Coupe Davis – s’il sait jouer autrement mais toujours est-il qu’il a fait tout ce que Kimmer déteste.

En fait, Sultanov a offert un miroir à Coppejans. En tennis, jouer face à un miroir est terriblement frustrant. Je m’explique.

Kimmer Coppejans est un joueur de fond qui est capable de frapper la balle des dizaines de fois sans rater. Il est hyper régulier mais ne dispose pas d’une arme capable de ‘faire’ le point en une ou deux frappes.

Sultanov a donc joué exactement comme lui mais, pire, en proposant à 70% ce que l’on appelle des balles mortes, flottantes, sans aucune vie.

J’ai même vu, hier, ce que je n’avais plus vu en messieurs depuis des lustres: des ‘moonballs’, à savoir des balles jouées hautes et molles, comme le faisait un certain Harold Solomon que la plupart d’entre vous ne connaissent sans doute pas mais qui a inventé la moonball.

Kimmer s’est englué dans ce jeu. Mais aussi, il s’est englué parce que, comme cela pouvait être prévisible, il était tendu par l’enjeu. Diantre, même s’ils ne le reconnaissaient pas lors du tirage au sort, le forfait de David Goffin a mis une pression gigantesque sur Joris et Kimmer qui, du jour au lendemain, ont compris qu’ils devraient faire le job sans leur collègue bien plus rompu qu’eux à la Coupe Davis.

Coppejans a a été tout près du succès et, à vrai dire, il n’aurait jamais dû perdre: 4 balles de set dans le premier set, dont 2 à 6-4 dans le tie-break. 3-1 ensuite dans le troisième set avec un adversaire crampé.

Mais c’est cela la Coupe Davis, la tension joue un rôle inouï, Kimmer a reconnu lui-même n’avoir pas pu la gérer et, ajouté à cela, le plan tactique (volontaire ou non) et le jusqu’au-boutisme de Sultanov a fait le reste.

0-1 donc, pour l’Ouzbékistan avant que De Loore se lance. Plutôt bien, face à un Fomin qui joue très bien au tennis mais dont le jeu est sans doute trop ‘beau’ et trop risqué.

7-5 5-2. Puis 5-5 0-30 et, donc, la chance ouzbèque est passée.

Car, ce dimanche, je ne vois pas comment la paire belge Gillé et Vliegen pourrait s’incliner et, dans la foulée, Joris De Loore devrait mettre la touche finale face soit à Sultanov, soit à un autre joueur si le premier Ouzbek n’a pas récupéré de sa débauche d’énergie de ce samedi.

Quel que soit l’adversaire de Joris, je n’ai vraiment quasi pas de doute. Je continue à affirmer que le classement ne veut rien dire car, sur un match, un joueur 500e peut battre un 200e. Mais, sur deux jours, il est assez rare qu’il reproduise sa performance de la veille.

Mais, plus encore que cela, c’est, je le redis, l’esprit même du match qui a changé de camp à 5-5 0-30. les Belges avaient quasi un pied en enfer mais, sentant les flammes le brûler, Joris a réussi à modifier la donne.

Je mise donc sur un 3-1 ce dimanche!

Et si d’aventure c’était 2-2?

je ne veux même pas y penser.

(mais si j’y pense, je dirais que Coppejans fera le taff, pas David Goffin)

Et si je me trompe sur toute la ligne?

Bah, ce ne sera pas la première fois ;-)