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Coupe Davis: les années Boileau-Stévaux

Bernard Boileau. Un nom qui résonne doublement dans les souvenirs des amateurs de tennis belge. Car Bernard Boileau était à la fois pétri de talent mais aussi sujet aux pires démons.
Considéré à juste titre comme l’un des joueurs les plus prometteurs de sa génération, il faisait peur, au tout début, aux meilleurs, dont Ivan Lendl ou Yannick Noah.
Ce talent allait d’ailleurs le faire monter à la 42ème place mondiale, ce qui lui valut d’être longtemps le Belge le mieux classé de l’histoire. Il a aussi rencontré quelques figures emblématiques du tennis.

En 1984, à Roland Garros, il a ainsi battu Guy Forget, certes encore très jeune, avant de s’incliner face à un certain Yannick Noah, tenant du titre…


Hélas !, ses démons eurent raison de lui et, des feux de l’actualité, du boulevard de la gloire, il sombra petit à petit dans les addictions les plus terribles pour passer par la case prison et se battre aujourd’hui pour la vie sans le moindre sou, mais avec autour de lui une solidarité discrète mais efficace de certains de ses anciens collègues.

Dans l’ombre de Bernard – qui, d’ailleurs, n’était pas dans son ombre au moment de sa flamboyance parfois arrogante ? – un Thierry Stévaux plus discret, moins talentueux sans doute, mais doté lui aussi d’un toucher de balle qui faisait plaisir à voir. Il est monté dans le Top 200, a tenté sa chance sur le circuit sans trop de succès mais il a tout de même rencontré des joueurs mythiques : Tom Okker, Georges Goven, Eric Deblicker, Anders Jarryd, Tim Mayotte ou Ivan Lendl !

Figurez-vous que, en 1977, ces deux gaillards, pour leur première rencontre de Coupe Davis ont, tout simplement, croisé la raquette avec les tennismen roumains. Pour son tout premier match de Coupe Davis, Bernard Boileau a en effet défié Ilie Nastase. Il s’est incliné en trois sets secs mais quel début de carrière !
Associé à Johan Demuynck (pas Karel), Thierry Stévaux allait quant à lui s’incliner, en trois sets également, face à Tiriac et Nastase. Là aussi, que de souvenirs !
Maintenant, il faut bien dire que les résultats de l’équipe belge de ces années 70-85 n’ont pas été à la hauteur du talent de son premier joueur. Au mieux, une demi-finale européenne, perdue 3-2 au Primerose de Bruxelles en 1984.
Reste que cette paire – à laquelle on aurait pu associer Jan Vanlangendonck, Jacques Grandjean, Johan Demuynck, Jean-Pierre Richer, Alain Brichant (le fils de Jacky) – n’a pas laissé la génération montante indifférente et Boileau, malgré ses frasques, avait démontré que l’on pouvait vivre de son tennis.

Pour suivre: les années Wuyts-Daufresne.